Anwar en concert
sam. 21 janv.
|Spacium
Anwar nous fait l'honneur de fouler la scène du SPACIUM ! N'hésitez pas et venez le découvrir ! Ambiance assurée !
Heure et lieu
21 janv. 2023, 19:30
Spacium, Av. du Centenaire 5, 1320 Beauvechain, Belgique
Invités
À propos de l'événement
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Je suis un sentimental annonce Anwar dont Lights, son second album, le premier pour le label Thinkzik, est une serre où fleurissent romances et chants d’amour. Parmi la douzaine proposée, certains titres auraient pu servir à baptiser une nouvelle rose comme The One, Elisabeth ou encore Mary. A chacune sa couleur, son parfum, son message. Ses épines sans doute. Nous sommes en 2022, à l’ère du speed dating, du revenge porn, de l’amour désacralisé, et un troubadour à la voix androgyne prend encore la peine de cultiver des love songs à l’ancienne à l’aide du seul engrais admissible, la sincérité. A sentiment éternel, musique sans âge. Celle d’Anwar défie le temps, ignore les modes, se moque des tendances...A la fois pop, rock, folk, avec des soupçons de blues ou de reggae, les mélodies caressent la mémoire mais se garde bien de flatter la moindre nostalgie. Même si, sans le chercher, sans y penser, elles rejoignent un inconscient collectif, réveillent en nous l’adolescent épris de musiciens, de Buddy Holly à Bob Marley, passés maîtres dans l’art de sublimer l’instant et le sentiment en trois couplets, un refrain.
Né à Tétouan au Maroc dans les années 80, Anwar a grandi à Bruxelles, vécu un temps à Malaga, fait des études de Sciences Economiques et exercé divers métiers avant d’entrevoir une carrière artistique. Il a fabriqué des plombs de pêche, tenu un cyber café, travaillé dans une société de nettoyage. Tout en cultivant ce jardin, la musique, qui de secret est vite devenu envahissant. De son enfance, il conserve le souvenir d’un père mélomane écoutant Jimi Hendrix, James Brown, Creedence Clearwater Revival. Mais aussi de lectures nourrissant une sensibilité portée au romanesque. Le déclic vient avec l’album The Score du groupe new yorkais The Fugees qui va lui servir de guide chant (sa voix chantonnant sur celle de Lauryn Hill fut une révélation). Il bricole un temps avec le rap puis intègre un ensemble fusionnant rock et musique gnaoua dont le passage au Festival d’Essaouira en 2005 demeure le principal fait d’arme. J’ignorais absolument tout de cette culture mais en m’y penchant, j’ai beaucoup appris sur moi même souligne celui qui se situe à la confluence de plusieurs origines, berbère, arabe, subsaharienne. Suivront d’autres rencontres, d’autres expériences avec des noms passés plus ou moins inaperçus - Tizichen - avant que son destin ne se précise. Etre autodidacte fait perdre beaucoup de temps mais permet aussi d’apprendre de ses erreurs. Le temps, il le rattrape après sa rencontre avec la chanteuse Zaz qui l’invite à honorer les premières parties de sa tournée. Du jour au lendemain, je suis passé du Divan du Monde au Zénith, de quelques centaines de personnes à plusieurs milliers. En 2016, son premier album est le juste reflet de son titre : Beautiful Sunrise. Des mélodies qui vous atteignent avec la pureté, la vénusté d’un premier rayon de soleil. Des romances qui vous séduisent plus qu’elles ne vous draguent.
Comme le précédent, Lights ne promet que ce qu’il peut tenir : de la lumière venant des racines méditerranéennes de son auteur ainsi que de son prénom, Anwar, qui signifie « lumières » en arabe ; mais aussi du halo de délicatesse qui entoure chacun des morceaux. Enregistré dans un studio de la région parisienne avec le concours de
Pascal Danae et Nicolas Quéré à la réalisation, et intégralement chanté en anglais, Lights peint une nouvelle carte du tendre à l’aide d’une palette de sonorités qui de tout temps enluminent la pop de style classique : des guitares, des claviers, une batterie. Et un vocabulaire qui consacre la suprême victoire du cœur. Et c’est comme si tout recommençait, que la musique retrouvait son innocence perdue, sa sensibilité primordiale. Avec une esthétique dérivée de celle du blues, à laquelle la guitare de Pascal Danae n’est pas étrangère, The One célèbre l’amour comme idéal et préalable à toute chose en ce monde. Et notamment à ce répertoire où se cristallise tantôt le souvenir d’une liaison pour Elisabeth, l’expérience de la solitude dans Lonely - un slow de facture très années 50 façon Heartbreak Hotel - ou l’obsession du romanesque Raining, l’histoire d’un soldat permissionnaire parti à la recherche d’une fille devenue le sujet d’une véritable quête. Même l’amour tarifé, révélé sous les traits d’une Sidewalk Queen (Reine du Trottoir), trouve ici une manière de bénédiction. Car autant que les sentiments, c’est le désir qui enflamme les personnages de Lights, les transporte de Casablanca à Zanzibar (Skanking Dancing) et jusqu’au road trip transfrontalier de Follow Me. Or si la passion finit bien souvent par étouffer son destinataire, celle attisée dans Lights nous traverse avec la légèreté d’un frisson et fait de cet album un véritable enchantement. Pour moi cet album est une photographie d'instants, de situations, d'émotions. Avec des personnages, certains que j'ai croisés, fréquentés ou juste aperçus, qui sont des gens ordinaires et que tout le monde connaît. Ce sont des mots sur des mélodies qui restituent des moments de vie et racontent des histoires universelles.